Au cours de l'année 2021, il y a eu une véritable euphorie autour des Tokens Non-Fongibles (NFTs) au cours de laquelle des millions d'utilisateurs découvraient les possibilités permises par ce secteur émergent de la blockchain.
Deux ans plus tard, l'intérêt pour la blockchain et plus particulièrement les NFTs a considérablement baissé, donnant l'impression que ce marché est laissé pour mort. Et pourtant, certains artistes continuent de les utiliser, sans parler des grandes entreprises qui montent une équipe dans le but d'implémenter des NFTs.
On peut donc se demander pourquoi il y a autant d'engouement chez ces acteurs malgré le désintérêt du marché. Et ça tombe bien, puisque dans l'édition de cette semaine, nous allons voir qu'au-delà de l'aspect spéculatif, il y a de multiples raisons pour lesquelles la blockchain est utile pour les artistes
Immortaliser ses oeuvres
“The Underground Sistine Chapel” est un projet qui a vu le jour lors des confinements de 2020. Pendant cinq mois, son auteur Pascal "Pboy" Boyart a transformé une ancienne fonderie d’or de la banlieue parisienne pour créer une version contemporaine de la Chapelle Sixtine réalisée par Michel-Ange.
La particularité principale de cette fresque est qu’elle existe sous forme de NFTs : une collection de 400 NFTs a été créée, et chacun d’entre eux représente un des personnages de la Fresque du Jugement Dernier. Ainsi, tous ces NFTs représentent la même œuvre, mais chaque exemplaire est unique.
Sachant que l'œuvre de Pascal Boyart a été créée dans un lieu désaffecté, il est peu probable qu’elle reste intacte dans les années à venir. Il fallait donc trouver un moyen d’attester que cette œuvre a existé de façon infalsifiable, et c’est ainsi que The Underground Sistine Chapel a été "tokenisée".
Cette œuvre permet de mettre en évidence un cas d’utilisation particulièrement intéressant pour les artistes : la pérennité d’une œuvre. The Underground Sistine Chapel est une œuvre éphémère par nature, mais si celle-ci venait à être détruite pour une raison quelconque, elle pourra toujours vivre au travers des NFTs qui la constituent.
Aujourd’hui, on ne compte plus les oeuvres disparues pour des raisons diverses et variées :
- Pendant la Seconde Guerre mondiale, on estime que près de 20 % des œuvres d'art européennes ont été pillées ou détruites
- La crue de l'Arno à Florence en 1966 a endommagé ou détruit d'innombrables œuvres d'art, dont certaines de Michel-Ange.
- Une étude réalisée en 2014 par AXA Art estime qu'environ 30 % des dommages subis par les œuvres d'art sont dus à des accidents survenus pendant le transport.
- De nombreuses œuvres d’art ont également été détruites par purge idéologique comme la révolution culturelle chinoise en 1966, ou par destruction délibérée comme la “Querelle des images” de l’Empire byzantin ayant duré de 726 à 843.
À tous ces problèmes, la blockchain et plus particulièrement les NFTs peuvent représenter une véritable solution pour assurer la pérennité des œuvres, et les protéger de l’oubli.
Rémunérer les artistes
Si les NFTs se sont fait remarquer en premier lieu pour leur spéculation, il est nécessaire de souligner qu’ils ont introduit de nouvelles possibilités pour les artistes et les créateurs de monétiser leurs oeuvres :
- Financement : un artiste ayant l’intention de créer une œuvre physique ou digitale peut présenter son projet en lançant une collection de NFTs, et les utilisateurs intéressés par le projet peuvent acheter des NFTs pour financer l'œuvre en question. Pour reprendre l’exemple de The Underground Sistine Chapel, cette oeuvre a été financée par une prévente de NFTs.
- Redevances sur les ventes secondaires : lorsqu’un NFT est revendu, l’artiste peut programmer un pourcentage de la vente pour lui-même. Chaque plateforme dispose de sa propre politique de redevance, cela dit cette fonctionnalité offre aux artistes un potentiel de revenu proportionnel à l’engouement suscité pour leurs NFTs.
En plus de créer des nouveaux leviers de financement, les artistes ont aussi d’autres possibilités pour mettre leur contenu en avant :
- Rareté : une collection de NFTs peut avoir ce qu’on appelle des “traits”, c’est-à-dire des caractéristiques plus ou moins rares variant d’un exemplaire à un autre. Ce faisant, certains NFTs d’une même collection peuvent devenir plus rares que d’autres et les collections telles que CryptoPunks, Bored Apes ou encore Pudgy Penguins ont joué de ces caractéristiques pour devenir populaires.
- Participation de la communauté : Shibuya, une plateforme dédiée aux vidéos courtes permet de créer des “Producer Passes”, des NFT qui permettent aux propriétaires de décider de la suite de l’histoire
- Effet de loterie : le projet Sound a créé une fonctionnalité baptisée “Golden Egg”, un NFT unique attribué à un possesseur aléatoire d’une collection. Ce faisant, on instaure un effet de loterie dans l’acquisition d’un NFT.
Toutes ces possibilités de rémunération et de marketing sont très difficiles à mettre en place dans les milieux artistiques traditionnels, alors qu’elles sont très faciles à mettre en place via la blockchain
Authentifier et tracer ses oeuvres
L'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a estimé en 2018 que le marché clandestin de l'art, qui englobe le vol, la contrefaçon, les importations illégales et le pillage, pourrait générer jusqu'à $6 milliards par an. En parallèle, beaucoup d’artistes s’inquiètent de voir leurs créations se faire approprier par d’autres avec la démocratisation de l’Intelligence Artificielle.
Toutes ces problématiques ont un enjeu en commun : l’authentification. C’est l’authentification qui permet de discerner les œuvres véritables des imitations. L’état actuel du marché clandestin de l’art et les inquiétudes des artistes montrent que les procédés actuels d’authentification ont des failles facilement exploitables.
Pour résoudre ce problème, l'identité des créateurs de contenu pourrait être vérifiée sur la blockchain. En effet, la transaction ayant permis la création d’un ou plusieurs NFTs possède un hash ainsi qu’un horodatage précis qui constituent la preuve que ce NFT est authentique. Le créateur peut même signer son œuvre en incluant sa signature dans les métadonnées.
Avec la blockchain, on améliore également la traçabilité puisque l’on peut remonter tout l’historique de tous les NFTs qu’on veut suivre, de leur création jusqu’à leur propriétaire actuel. Grâce à la transparence inhérente à la blockchain, on peut identifier beaucoup plus facilement les flux économiques illicites.
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Les NFTs sont une technologie avec laquelle nous expérimentons encore beaucoup, mais nous venons de voir dans le cadre de cette édition que c'est une technologie innovante pour le secteur de l'art, et sur bien d'autres secteurs en général.
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