Que l’on soit apprenant chez Alyra, ou impliqué dans l'entrepreneuriat en général, il existe un sujet indispensable pour apporter de l’exposition à un projet : la présentation, également appelée le “pitch”.
Le pitch est une courte présentation durant laquelle on explique en quoi consiste le projet et quel problème il résout.
Cette présentation est indispensable pour faire parler du projet, intéresser des investisseurs, et c’est une étape nécessaire pour valider une formation d’Alyra. Le but de cette édition est de donner des pistes pour pouvoir réussir à pitcher son projet :
Etre clair et concis
Une des qualités les plus importantes à avoir lorsqu’on présente un projet est de se concentrer sur l’essentiel. Cette qualité est d’autant plus importante quand on sait que le temps d’attention de nos interlocuteurs est très court : en général, les fonds de capital-risque reçoivent plus d’une quinzaine de candidatures par semaine, et le temps d’attention d’un investisseur sur un deck de présentation est de 2 à 3 minutes.
Il est déjà impossible pour des professionnels de l’écosystème de tout retenir d’une présentation, donc si notre présentation n’est pas claire, notre projet se fait facilement oublier.
Pour être retenue, l’idée doit être comprise
Nos interlocuteurs comprennent les termes de la blockchain et de l’IA en général, mais pas forcément les termes du secteur spécifique associé au projet. On peut trouver des projets dans la finance, mais aussi dans la santé ou l’agro-alimentaire.
En fait, chaque secteur spécifique possède un jargon qu’il vaut mieux éviter d’utiliser pour rester clair, car il y a très peu de chances de tomber sur une personne qui connaisse les spécificités du secteur en question.
On gagne au change au fait que l’idée soit comprise par tout le monde. La première raison à cela est que le projet peut aussi intéresser le grand public, et la seconde raison est qu’une présentation claire facilite grandement le bouche-à-oreille, car ce sera facile pour nos interlocuteurs de parler du projet à l’extérieur.
Par ailleurs, il faut prendre le bouche-à-oreille très au sérieux dans l’écosystème, car la plupart des projets qui réussissent font parler d’eux via cette méthode, qui est d’autant plus efficace que dans la blockchain et l’IA, les nouvelles vont très vite.
Quelques exemples de pitchs
Les images ci-dessus sont les phrases d’accroche respectives des projets blockchain Aave, Uniswap et Spectra qui sont trouvables sur leur site web. Toutes ces descriptions ont plusieurs points communs :
- Chacune de ces descriptions fait environ 10 mots. Plus la description est courte, plus c’est facile de la retenir.
- On sait à quoi servent ces projets rien qu’à la description. Aave est un protocole de prêts et d’emprunts, alors qu’Uniswap est une plateforme d’échange décentralisée
- Il n’y a pas de “buzzword”, c’est-à-dire des mots utilisés uniquement pour profiter d’une tendance.
Il y a un temps pour la présentation et la technique
Notre présentation n’est pas censée répondre à toutes les questions. L’objectif principal est d’attiser la curiosité des interlocuteurs. Les questions techniques arrivent uniquement lorsque l’idée générale du projet a été comprise.
Savoir présenter clairement montre qu’on a réfléchi en amont à son projet, et si on est efficace avec les mots, on est aussi efficace avec les idées/actes. La clarté permet aux investisseurs de poser les bonnes questions, et ça permet à nos associés d’avoir la même vision pour porter le projet jusqu’au bout.
Noé Giglio, cofondateur du fonds de capital-risque français White Loop, a déclaré que parmi les dizaines de candidatures reçues par jour, peu de projets faisaient la démarche de réaliser une présentation claire et concise, et qu’il était relativement facile de sortir du lot de cette façon.
Savoir à qui on parle
Faire une présentation de son projet, c’est en quelque sorte du marketing. Et lorsqu’on fait du marketing, il est impératif de savoir à qui on parle.
On a beau développer le meilleur projet qui soit, il ne peut pas marcher si le public ne comprend pas en quoi le projet peut lui être utile. Il est donc nécessaire d’adapter notre discours en fonction de notre interlocuteur.
La culture
Une présentation d’un projet en France est bien différente par rapport à une présentation de ce même projet aux États-Unis, car les cultures n’ont rien à voir.
Par exemple, les américains accordent une importance toute particulière à la présentation, à l’aspect business et à la communication. Du côté de la France, c’est surtout l’aspect pratique des projets qui est observé, et les français accordent généralement moins d’importance aux projections financières.
Le public cible
Entre un public d’investisseurs professionnels et un public néophyte, le discours sera aussi très différent.
Quand on parle d’investisseurs professionnels, cela peut être des fonds de capital-risque, des fonds d’investissement classiques ou encore des investisseurs particuliers, dits “business angels”. Lors d’une présentation, l’investisseur va se poser 3 questions :
- Quel est le but du projet ?
- Comment le projet va évoluer dans le temps ?
- Comment l’équipe travaille ?
Pour le public néophyte, il faut garder à l’esprit que le monde de la technologie est très vaste et parfois très abscond. Par conséquent, aller dans la technique et utiliser du jargon spécifique sont à proscrire.
Pour parler aux personnes du quotidien, il faut utiliser le langage du quotidienet c’est un exercice de style qui apporte beaucoup à la présentation du projet.
Conseils pratiques
Les pratiques à éviter
- L'ambiguïté, les présentations qui impliquent plusieurs niveaux de lecture apportent de la confusion
- La complexité, c’est-à-dire l’utilisation de jargon spécifique à outrance
- Le mystère, employer des termes vagues comme “etc” empêche d’avoir une vision concrète
- Les Buzzwords. Les mots tendances comme “IA” sont entendus 50 fois/jour et ne donnent pas d’infos utiles, donc ils ne donnent pas envie de s’intéresser au projet
Les bonnes pratiques
- Faire la conversation. Présenter quelque chose n’a rien à voir avec une discussion dans la vie de tous les jours. Engager une discussion permet au public de poser des questions plus naturellement
- Utiliser des mots simples. Plus il est facile de nous comprendre, mieux c’est
- Éviter les préambules, car c’est du temps en moins pour présenter le projet, et le public veut optimiser son temps
- Être reproductible, c’est-à-dire que la présentation doit être suffisamment claire pour que n’importe qui soit capable de reproduire notre idée. Si on envoie notre pitch à 10 personnes, elles doivent avoir 10 idées de projets qui se ressemblent.
Astuces diverses
- S’enregistrer en train de pitcher aide d’une part à s’améliorer à l’oral et d’autre part à obtenir des feedbacks de la part d’autres personnes.
- Pitcher dans plusieurs langues (en particulier l’anglais) pour mieux synthétiser l’information et présenter le projet sous un autre angle
- Présenter son projet à une personne qui ne s’intéresse pas à la technologie pour avoir un discours adapté au public le plus large possible
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